Le silence, oui c’est à cela que nous sommes condamnées depuis des siècles, des millénaires même. On nous a enlevé notre indépendance, notre liberté et notre voix, tout cela au nom de cet utérus fécond que les mâles de l’espèce, non content de le féconder, ont voulu s’approrpier, pour être sûr que le chiard qui en sortait était de leur sang. Ce bon instinct de mammifère ou de primate qui pousse encore les « hommes » de l’espèce à enfermer leurs femmes, à les soumettre à des lois barbares et à tuer quand ils ne peuvent pas les retenir. Le silence, celui qui a fait de nous des êtres de nature, des êtres inférieurs, dês êtres sans Histoire.
Mais voilà, les femmes ont une volonté de fer et trouvent toujours un moyen de se glisser entre les mailles du filet. Leurs voix éouffées ou niées se sont tout de même glissées hors des alcôves, hors du sérail. Et petit à petit, à force de combats incessants contre les hommes et contre leurs soeurs, leurs mères, leurs amies, elles ont conquis leur place.
Michelle Perrot, commence comme beaucoup d’entres nous, par se méfier ou mépriser ces femelles qui n’ont pas su se battre pour s’affirmer, et puis à force d’études, elle a compris que ce silence, ce creux dans l’Histoire était finalement mensonger et criminel. Les femmes font parti de ce monde, elles font l’Histoire et par autre chose que leur utérus. Cachées ou niées, elles parviennent tout de même à faire résonner leur voix, leur voie.
Dans cet essai passionnant mêlant la grande et la petite histoire, les études de fond et le quotidien, on découvre enfin ces femmes qui se sont battues comme des lionnes pour qu’on leur reconnaisse juste le droit d’être autre chose que des hystériques ou des mères ou des objets à échanger.
Dans tous les domaines intellectuels, laborieux, politiques, intimes, elles se sont avancées la peur au ventre mais le courage et la force en drapeau pour réclamer le droit inaliénable d’être au monde. Le combat n’est pas gagné loin de là, on sait ces pays où aux XXIè siècle n’ont toujours que le droit de mourir ou de souffrir. On sait les pays civilisés où leurs corps se monnaye, comme leur âme et leur coeur. On sait que malgré les avancées et les conquêtes, il faut chaque jour se battre pour conquérir l’espace laissé à la nuit, avant de commencer à avancer dans la lumière.
Les hommes, les mâles, nos « compagnons » savent les armes pour nous humilier, nous nier et nous détruire.
Faut-il encore croire que la cohabitation avec ces êtres faibles, lâches et menteurs est possible?
Elles sont nombreuses à dire non désormais.
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