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Unité de temps, vingt-quatre heures dans la vie d’une femme. Unité de lieu, la banlieue chic et fermée autour de son petit lac ombragé de saules délicats. Unité d’action, la tragédie du quotidien.
Je ne sais pas quoi dire de ce livre qui était assez exceptionnel sur le papier et dans la voix de son auteur sur le plateau du La Grande Librairie. Un polar entre histoire et métaphysique avec le poète brigand, François Villon dans le rôle de l’étrange héros. Mais au final ce roman est une déclinaison de la série BD, Le Triangle Secret, qui ne laisse pas beaucoup de traces dans la mémoire.
Louis XI, roi de France, en délicatesse avec ses grands féodaux, mais décidé à mettre au pas cette noblesse brouillonne pour la gloire du royaume. Pour cela, il faut non seulement battre les princes mais également jeter le gant à la face d’une Papauté trop éprise de contrôle sur les terres latines. Dans ce combat maintes fois mené par les rois de France, Louis XI comprend qu’il bénéficie d’une nouvelle alliée, une nouvelle technique, l’imprimerie qui permet de répandre vite et largement des textes aussi divers que variés. Cela permet aux idées nouvelles de voyager et de se cacher sous le manteau d’esprits libéraux.
Ce danger, Paul II commence à en prendre la mesure. Dans les pays du nord, l’orthodoxie catholique est remise en cause par les tenants d’une liturgie épurée, d’un entretien direct avec dieu, d’une mise au ban d’une Eglise trop riche, trop imbue d’elle-même, trop loin du ciel, trop près de la fange.
D’autres, loin à l’est, ont compris l’intérêt de cette technique nouvelle. Des hommes habitués à étudier toujours pour conserver la mémoire et qui voit dans l’imprimerie l’occasion de préserver des textes trop souvent jetés au bûcher lors des grands massacres qui s’organisent régulièrement pour purger la chrétienté des juifs.
Entre tous ces intérêts, François Villon et son compagnon Collin, maîtres brigands, poète et gros bras, libres penseurs et mauvais sujets vont devoir naviguer avec art afin de répandre la parole d’un crucifié enfin rendu à son humanité. Des geôles parisiennes aux grottes de Kumran, l’auteur balade ses personnages dans une Renaissance entre guerre civile et prémices des guerres de religion. Nulle beauté ici, car si les Médicis sont bien des princes de l’esprit nouveau, ils n’ont guère le temps de se pencher sur les splendeurs florentines, trop occupés à se protéger des menées de leur ennemi caché dans son palais du Vatican.
Le roman n’est pas désagréable, mais il manque de souffle et surtout il a été précédé de beaucoup d’autres histoires autour de cet étrange moment de la Renaissance où l’esprit enfin incarné dans le velin pouvait répandre ses premières lumières.
48.898150
2.092409