Cinema – Les garçons et Guillaume à table

Jubilatoire et désopilant, une pure merveille d’humour et de dérision dans un monde où l’absurde semble être la norme.

« Ma mère est formidable », on voudrait tous pouvoir clamer cette phrase qui dit à la fois tout l’amour et la tendresse mais aussi cette distance nécessaire qui permet d’aimer encore ses parents une fois découvertes leurs insondables faiblesses. Dans cet exercice d’intime dévoilé, Guillaume Gallienne nous parle d’une famille bourgeoise, où le troisième enfant n’a pas été à la hauteur des espérance. Fille espérée, mais garçon accouché, il faut pour une mère terrasser sa déception et une vague colère. Etre belle et brillante dans un univers d’hommes pas tout à fait dégrossi, cet ultime avatar est un défi de trop. Alors on joue avec les apparences, on fait garçon-fille en voyant si la bouture prend. Et elle prend, mieux qu’on ne l’imaginait.

Le jeu avec l’enfant devient à l’adolescence une étrange complicité qui dérange le père et les frères, les tantes et la grand-mère. Tout cela est allé trop loin et ce pauvre Guillaume a basculé dans l’autre monde, celui des garçons qui aiment les garçons.

Persuadé pendant toute son adolescence de cet état de fait, le jeune homme raconte ses espoirs et ses désillusions avec un grâce merveilleuse. L’humour même parfois un peu leste est ici l’apanage d’un prince. On rit avec lui de ses errances, on est touché par ses errances et ses craintes. Faire rire avec ce qui aurait pu être un drame, c’est tout le talent et quel talent de ce grand monsieur du théatre et des lettres français. Tout est élégant dans ce film, tout est réussi, délicat et incisif. Du très grand cinéma et la révélation sur écran de ce que les auditeurs de France Inter expérimentent avec bonheur chaque samedi à 18h.

Non, décidément écouter et voir Guillaume Gallienne « ça ne peut pas faire de mal »….

Humeur du jour – La prostitution n’est pas un acte anodin

C’est formidable ce débat, on nous assène la « vérité » des exceptions pour ne pas débattre de trois points essentiels à mes yeux. Ce fameux « droit de » que s’octroie ces messieurs depuis que le monde est monde et qu’ils font chier les femelles avec leurs BESOINS. L’éducation donnée aux garçons qui poursuit ce mythe de la femme putain qui a le devoir de réceptionner les BESOINS de ces petits messieurs. Et l’esclavage réel de bien des femmes qui sont soumises aux réseaux. Peut être que pour cette jeune femme, si fière qu’elle ne montre pas son visage, se prostituer ce n’est pas seulement écarter les cuisses. C’est quoi alors? Un service social? Un acte d’humanité? Une prestation tarifaire comme une autre? On se vend comme on vend une paire de pompes ou un robe sur Ebay? Elle fait des soldes pour les fêtes? Elle applique des tarifs dégressifs pour les chômeurs et les handicapés? Bah oui, puisqu’on parle pognon allons au gout de la logique….
Pour les amateurs d’histoire, le parallèle avec l’histoire de l’esclavage des noirs aux US est certes politiquement incorrect mais assez évident. On trouve dans les témoignages au moment de la lutte des abolitionnistes, des esclaves ravis de leur sort, expliquant qu’ils sont super bien traités et qu’ils font même parti de la famille. Et c’est sans doute assez vrai. Mais peut-on pour quelques exceptions accepter la violence et la barbarie inhérente à ce qui reste pour la majeure partie des femmes un esclavage? Doit-on refuser de faire enfin entrer nos fils dans la modernité en leur expliquant que le besoin de leur queue doit être géré comme celui de leurs sphincters? avec du papier dans les chiottes! et qu’on cesse de nous bassiner avec le discours misérabilistes des pauvres mâles trop moches pour trouver femelle à leur convenance, ce qui leur manque surtout c’est le minimum de cervelle pour arriver à exprimer autres choses que des borborygmes sordides. Il y a des sexuellement frustrés? Oui, il y aura toujours des frustrés de quelque chose, ce n’est pas pour autant qu’il faut soumettre des femmes aux frustrations des uns et des autres.

Le second témoignage est à ce titre parfaitement clair. On ne se vend pas impunément. On n’apprend pas aux garçons qu’ils peuvent acheter le corps des femmes (ou des hommes) impunément. Le sexe pour le plaisir oui, pas le sexe comme marchandise.

Prix Philippe Caloni 2013 – Marc Voinchet

http://www.franceculture.fr/blog-au-fil-des-ondes-2013-11-26-marc-voinchet-producteur-des-matins-de-france-culture-laureat-du-pr

Excellent…. une récompense méritée.

Marc Voinchet mène sans conteste la meilleure matinale du PAF. Les invités y sont bien accueillis, avec un temps long pour développer leur point de vue et pas de présentateur inculte ou trop occupé du propre écho de sa voix pour prendre le temps de simplement écouter les réponses aux questions posées. Voinchet se met au service de ses invités, parvient à relancer un invité difficile mais aussi guider ses entretiens pour les rendre passionnants pour les auditeurs.

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La Matinale de France Culture offre également une liste d’invités eclectiques et on passe du politque au social au culture en finesse. Petites listes non exhaustives de mes invités du mois: Hélène Cixous, Hervé le Treut & Ch. Bonneuil, Bernard Maris et la spéciale Liban. Eclectique on vous dit.
Ce prix salue également une radio formidable où la culture est un source vive qui sait allier l’intelligence et la légèreté, l’exigence et l’humour.

Bravo et continuez…..