Jean-Philippe Toussaint – La vérité sur Marie – Les Editions de Minuit

Deuxième coup de gueule de cette rentrée littéraire et à nouveau un livre français encensé  par la critique! « Tout Sur  Marie », de Jean-Philippe Toussaint, ou l’art de nous faire prendre des vessies commerciales pour des lanternes littéraires. Succession de poncifs absolument calamiteux sur l’amour, le cheval, le Japon et les japonais, ce livre vous donne clairement envie de vous tailler une bavette de cheval (et pour une cavalière c’est un comble) et de jeter au feu tous mais alors tous vos tee-shirts. Personne n’ignore que la littérature est un bal des vampires et le monde merveilleux de la cooptation et du service rendu, la mafia donc, mais franchement avec ce livre de Jean Philippe, à moins que ce ne soit Jean Baptiste Toussaint, on sombre dans le grand guignol… et il n’a même pas le mérite d’être drôle !

On commence bien sûr avec le premier des poncifs : le sexe par une nuit, parisienne, de canicule, avec des corps poisseux, des tee-shirts et des chemises collantes et de la fatigue après l’amour. Ajoutez deux couples qui font l’amour à distance, la même nuit, au même moment, avec deux vagues connaissances. Bien sûr deux des amants sont anciennement mari et femme ou amants, je ne sais plus.  Bien évidemment le mec couche avec une minette qui porte le même nom que son ex, histoire de montrer bien lourdement que malgré leur séparation ils continuent à être liés. Poncif 1. C’est dans cet heureux premier tableau d’une exposition d’images harlequinesques qu’on trouve la phrase culte suivante: « elle avait trop chaud, Marie avait trop chaud, elle crevait de chaud, elle se sentait poisseuse, elle transpirait, sa peau collait, elle avait du mal à respirer dans l’air étouffant et confiné de la pièce » Un grand moment cette succession de phrases courtes avec sujet verbe, une pointe de complément pour bien vous faire comprendre que putain y fait chaud et que le sexe par cette chaleur c’est du sport!

Deuxième épisode, l’amant de la Marie, eh ben, y clamse. Et oui canicule, sexe, bonne bouffe, léger surpoids, trop de stress, hop ça s’appelle mourir de plaisir, c’est joli, ça mange pas de pain et ça lance une bonne histoire. La Marie bien triste appelle au secours son ancien compagnon, qui habite comme de bien entendu pas très loin et qui va bien entendu se précipiter, lâchant au passage la Marie de remplacement, pour sauver son ancienne belle, qui est toujours sa belle au cas où vous n’auriez pas bien saisi. L’amour toujours…

Troisième temp , le flash back : où notre héros, l’ancien compagnon promus aide de camp, nous raconte l’histoire de son ancienne Marie avec le Jean Bat clamsé.  Et rien ne vaut un petit séjour au japon pour amener le côté exotique, excitant. Apparait  alors le cheval… Je vous assure que la lecture de la page 100 et des suivantes donne lieu à:

1/ une rage absolue,

2/ un rire nerveux

3/ un franc désespoir

Les trois ensembles ou successivement ça marche aussi. Le pelage noir de l’étalon bien sûr, parce qu’une rosse pommelée c’est tout de suite moins évocateur _ je rappelle d’ailleurs à ce sujet qu’on parle d’une robe pour un canasson et que le pelage c’est pour les chats. Mais il y a aussi  « Il ne portait pour tout harnachement… » et là je vous assure le nervous break down vous guette.

Je peux continuer à l’envi, mais honnêtement, cela ne présente aucun intérêt. Ce livre est un chouchou, donc un chef d’œuvre, et moi une gourde insensible et sans doute frigide qui ne ressent pas le formidable élan érotique de cette histoire.  Je vous suggère tout de même d’aller jusqu’à la fin, parce que franchement raté la scène de l’incendie serait fort triste, après tant d’efforts…

Une réflexion sur “Jean-Philippe Toussaint – La vérité sur Marie – Les Editions de Minuit

  1. Ton billet nerveux est franchement original dans la blogosphère.
    Rares sont les billets qui ne soient pas élogieux sur ce livre… Le mien l’est aussi puisque j’ai aimé lire ce livre.
    Mais ton point de vue décoiffe et se comprend.
    Dans mon entourage ce livre n’a pas plu et là, c’est moi qui suis minoritaire…

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